La Biennale d’architecture et de paysage d’Île-de-France est l’exposition d’architecture la plus importante de France. Pour sa troisième édition, l’architecte tunisienne Sana Frini, de l’agence mexicaine LOCUS, et Philippe Rahm, de l’agence française PHILIPPE RAHM ARCHITECTES, ont été sélectionnés comme co-commissaires de l’exposition de l’École Nationale Supérieure d’Architecture, qui sera présentée dans les écuries du Château de Versailles du 7 mai au 13 juillet 2025. Le thème de leur exposition, intitulée « Quatre degrés Celsius entre toi et moi », s’appuie sur la déclaration officielle faite en 2023 par l’ancien ministre français de la Transition écologique, Christophe Béchu, annonçant que la France connaîtra une augmentation de température de +4°C d’ici 2100.
L’exposition est composée de six sections (Manifeste, Data Base, Passé, Présent, Future et Pavillons) qui invitent le visiteur à une expérience immersive graduelle de la chaleur que connaîtra l’île de France dans un futur proche (2100), pour ensuite découvrir un volet d’analyses et de solutions architecturales structurées sur trois temporalités – passé, présent et futur – qui proposent au grand public d’apprendre de la résilience de se protéger de la chaleur des pays du Sud. Les co-commissaires de l’exposition ont étudié les méthodes vernaculaires développées dans ces pays bien avant l’invention de la climatisation électrique, pour ensuite présenter 56 projets contemporains d’architectes qui construisent déjà suivant cette résilience climatique dans des climats plus chauds. Par la suite, une section future expose les résultats d’un appel à projets international pour imaginer Paris en 2100. De nombreuses propositions réemploient des techniques vernaculaires comme l’habitat troglodyte, les réintégrations des patios comme solution de mitigation thermique ou les tours à vent. L’exposition se clôture par deux pavillons expérimentaux à échelle 1/1 qui invitent leurs usagers à se protéger de la chaleur.
En parallèle, dix critiques d’architecture ont été invités à réfléchir à la manière dont le climat transforme l’esthétique, les styles architecturaux et les modes de vie.
Dans la revue Archibat 62, Olfa Meziou a présenté l’expérience pédagogique pour une architecture durable menée en coopération avec Philippe Rahm et 9 étudiant(e)s de l’ENAU.
