
C’est une étape importante, car le Comité du patrimoine mondial ne peut étudier une proposition d’inscription sur la Liste du patrimoine mondial si le bien considéré ne figure pas déjà sur la Liste indicative de l’Etat partie1. Celle de la Tunisie comprend aussi Chott El Jerid, Frontières de l’Empire romain : limes du Sud tunisien, le complexe hydraulique romain de Zaghouan-Carthage, les carrières antiques de marbre numidique de Chimtou, les Mausolées Royaux de Numidie, de la Maurétanie et les monuments funéraires pré-islamiques, la Médina de Sfax, l’oasis de Gabès, le parc national d’El Feija, et le parc national de Bouhedma.
Pour s’inscrire sur la liste en tant que patrimoine culturel, l’île remplit deux critères justifiant sa valeur universelle exceptionnelle :
Critère (v) : Le type d’occupation du sol à Djerba constitue un exemple éminent d’une utilisation traditionnelle d’un territoire et d’une interaction de l’homme avec son environnement. L’île de Djerba constitue l’exemple même d’un paysage culturel tel qu’il est défini par la Convention du patrimoine mondial culturel et naturel.2
La protection, la gestion, l’authenticité et l’intégrité des biens étant également des considérations importantes3, qui sont en partie satisfaites grâce au travail fait par l’ASSIDJE, qui entreprend des travaux de sauvegarde et de restauration des monuments historiques notamment en collaboration avec l’INP, et qui organise régulièrement des sessions de sensibilisation. C’est ainsi qu’une campagne de sensibilisation pour soutenir la candidature de l’île a été organisée par l’Association de sauvegarde de l’île de Djerba, présidée par Mr Naceur Bouabid, incluant une série de conférences aux quatre coins de l’île, une exposition photo itinérante pour présenter les monuments architecturaux et le paysage naturel de l’île, et des ateliers d’artisanat mettant ainsi en valeur à la fois l’héritage culturel et naturel.
Mais l’inscription de Djerba sur la liste serait loin d’être le premier pas, cette étape est au contraire postérieure à une prise de conscience et une mobilisation incluant principalement la sensibilisation de l’habitant et du citoyen en général, afin de l’impliquer dans la protection de ce patrimoine, car contrairement à ce que l’on pourrait croire une grande partie du travail fait pour la sauvegarde de l’île implique directement le citoyen et non seulement les architectes, archéologues, historiens ou autres spécialistes.
Auteur : Ghada Mami
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