
Ouverte et clôturée par M.Ahmed Omrane, président de l’université de Kairouan, cette manifestation, à laquelle ont assisté des étudiants, des universitaires et des professionnels du patrimoine, a comporté deux conférences suivies de débats.
La première a été présentée par M. Riadh Zaâfrani qui a synthétisé les objectifs du projet euro-méditerranéen Osmose qui a démarré au mois de janvier 2010 pour s’étaler jusqu’au mois d’octobre 2013 avec un budget de 1,2 million d’euros concernant les universités de Tunisie (Sousse, La Manouba, Kairouan, Tunis-Manar et Sfax), du Maroc, d’Algérie, d’Espagne, de France et d’Italie.
Il vise la structuration de la communication université-entreprise, le soutien et le développement d’actions de recherche en partenariat, la structuration des relations entre jeunes chercheurs et le monde socioéconomique.
En fait, explique M. Zaâfrani, l’objectif est la promotion de l’université par sa réorganisation.
«Il s’agit d’organiser et de présenter une thématique concertée. Toutes les universités ont choisi un thème avec des méthodes et des logiques différentes en identifiant les entreprises, les pouvoirs locaux et les partenaires universitaires, en utilisant la masse critique de l’université et en recenssant cette masse multiple. C’est dans ce contexte que l’université de Kairouan a retenu le thème “Archéologie et valorisation du patrimoine”, sachant qu’une partie des formations des établissements relevant de cette université tourne autour du patrimoine et de sa valorisation, à savoir les arts plastiques, l’archéologie, l’animation touristique, les langues appliquées, la publicité graphique, l’image, les technologies numériques du son et de l’image, les technologies des réseaux informatiques et de communications, le droit des affaires foncières…
Il s’agit donc de filières à la fois complémentaires et souffrant de problèmes d’employabilité», précise M. Zaâfrani.
Valorisation du patrimoine kairouanais
«D’un autre côté, il est nécessaire de défendre l’idée que le patrimoine doit être compris comme un système complexe dans lequel doit exister un équilibre entre les cinq fonctions qui synthétisent son usage et son action sociale, c’est-à-dire le préservation, la documentation, l’investigation, l’acquisition et la diffusion. Et puis, le point de départ de tout projet de mise en valeur du patrimoine consiste à découvrir ses publics possibles avec le devoir de le conserver, de le protéger pour les générations futures, ainsi que de le faire découvrir aux générations actuelles, afin que celles-ci parviennent à établir des liens affectifs avec lui en le respectant et en le soignant. Cependant, pour pouvoir créer des synergies entre le patrimoine et ses visiteurs, (Kairouanais ou étrangers), il est nécessaire de mettre en place des programmes interprétatifs et muséographiques adaptés aux nécessités et aux expectatives de ces derniers.
En outre, il faut assurer sa rentabilité aussi bien du point de vue économique que du point de vue social. Pour tout cela, nous devons partir des questions de base : qui viendra visiter la Médina ? Qu’est-ce que ces visiteurs s’attendent à y trouver? Comment pouvons-nous faire en sorte qu’ils en profilent en le comprenant ?…», a encore ajouté Dr Rammah.
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