
Mais l’opinion publique, alertée par les superficies géantes des terrains octroyés contre un simple «dinar symbolique» à de puissants investisseurs étrangers qui ont largement les moyens de les obtenir au prix fort, y voyait plutôt un leurre et une opération foncière spéculative qui aurait été rétribuée ailleurs et sous la table de négociations secrètes diligentées par «la famille».
Or, ces mégaprojets que la révolution avait, pour plus d’une raison, déclassés, paraissent avoir retrouvé, depuis quelques mois, audience auprès de nos hautes sphères, sous le précédent gouvernement et même, semble-t-il, sous celui en place.
Une contribution, à l’initiative d’un forum d’intellectuels, d’urbanistes, d’architectes, d’ingénieurs, d’économistes et d’anciens hauts cadres de l’administration, qui nous est parvenue en vue de publication, pose, à propos de ces fameux mégaprojets, plus d’une question qui ne manqueront d’alimenter la controverse. Cette contribution du collectif «Bledna» (notre pays) est soumise ci-après à la perspicacité des lecteurs.
À l’heure où le mètre carré de terrain habitable à Tunis est devenu aussi rare que prohibitif, de sorte que l’AFH n’a plus grand-chose à proposer aux ménages, et au moment où se pose l’impératif d’un développement réellement décentralisé, est-il judicieux de reprendre la récitation où on l’avait abandonnée le 14 janvier 2011 et même avant ? Surtout lorsque l’on connaît les détails desdits projets et leurs motivations essentiellement immobilières, qui promettent une vertigineuse flambée des prix.
Quoi qu’il en soit, et en l’absence d’une justice transitionnelle appelée à identifier et évaluer les dérapages ayant affecté l’action publique sous l’ancien régime, il est loisible de voir s’engager un débat instructif sur les choix et options actuels et futurs du développement national. A méditer et à débattre !
Source : La Presse
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