Musée de SousseUn espace en mal de public



Un bijou qui n’attend que d’être visité et découvert. Un défi pour l’ Agence de mise en valeur du patrimoine et de promotion culturelle.
Dans la Kasbah de la Médina de Sousse se cache le musée archéologique de la ville. Il abrite des monuments du Sahel datant de l’Antiquité jusqu’à l’époque musulmane. Ouvert en 1951, il a fait l’objet en 2012 d’une grande restauration, tout comme les musées du Bardo et de Djerba.

Le résultat vaut le détour. Seulement, par ces temps de crise, les visiteurs se font rares. C’est pourquoi l’Agence de mise en valeur du patrimoine et de promotion culturelle s’est associée au commissariat régional à la culture de Sousse pour créer un événement qui met le musée au cœur de l’actualité et incite le public de la ville et les touristes à le visiter. C’est ainsi que les Nuits du musée de Sousse ont vu le jour l’année dernière. Elles reviennent cette année du 30 juin au 8 juillet avec des spectacles de musique et des performances.


A l’occasion de cette deuxième édition, les médias ont été invités à une visite guidée du musée. Sauvegardées comme un trésor au sous-sol de la Kasbah, les salles occupent un espace de près de 2.000 mètres carrés. Elles sont au nombre de trois, explique le guide, en ajoutant que la salle libyco-punique accueille la fameuse collection de stèles et d’urnes du Tophet de Sousse, l’antique Adrim (Hadrumète), ainsi que le mobilier des tombes découvertes à l’intérieur de la Kasbah. Puis, le visiteur s’introduit dans la salle romaine, où des stèles funéraires païennes côtoient une collection de sigillaires claires, découvertes à Sousse et dans sa région ainsi que des statuettes en terre cuite dont la fameuse «femme ivre». Le parcours s’achève avec la salle de l’époque chrétienne, où est présentée une collection de mosaïques, de stèles et de reliefs funéraires, exhumés dans les sous-sols des catacombes de Sousse, les plus importants du monde antique après ceux du Rome. Au milieu de la salle est installée la fameuse mosaïque-mensa (table funéraire) d’Hermès. Cette table est présentée selon une mise en scène qui met en valeur ses couleurs et sa forme impressionnante. Un miroir circulaire est, en effet, accroché en dessus et est dirigé selon la lumière, offrant une vue imprenable de cette pièce rare.

Culture et tourisme


La visite du musée permet de nombreuses autres découvertes, telles que les xenions, de grandes mosaïques autrefois accrochées sur les murs des salles à manger romaines en guise de menus, ou encore le fameux baptistère de Bekalta qui a été exposé au Vatican. Chaque pièce est accompagnée d’un texte explicatif. En plus des guides, des flyers sont à la disposition des visiteurs avec un plan du musée et des informations pratiques. La visite est tout de même gênée par un manque d’éclairage dans certaines parties du musée, ce à quoi la direction a promis de remédier. Le musée a la possibilité d’améliorer ses services, en introduisant notamment des audio-guides par exemple, et en ouvrant la buvette, jusque-là inexploitée. «C’est pour bientôt», nous rassure le directeur.


A l’entrée, se trouve la boutique du musée avec des pièces et des documents souvenirs, suivie d’une salle d’exposition qui abritait, au moment de notre visite, le vernissage d’une exposition collective d’artistes de la ville de Sousse. Avant, ou après, la visite du musée, un tour dans le jardin est un passage obligé. Ce grand espace entouré par les murailles de la Kasbah est celui où les spectacles des Nuits du musée de Carthage sont données. Une rez-de-jardin vitré permet d’entrevoir une partie des pièces exposées dans la salle centrale. Un cadre qui joint l’utile à l’agréable pour les visiteurs, que le musée ne draine, hélas, pas par centaines…pour le moment. L’Agence de mise en valeur du patrimoine et de promotion culturelle continue donc à planifier des actions pour y remédier. Ces actions sont parfois à caractère culturel, comme la manifestation les Nuits du musée de Sousse, ou touristique, comme le fait d’organiser des excursions avec les agences de voyages tunisiennes et étrangères. Pour mener cela à bien, l’implication du ministère du Tourisme est plus que nécessaire.

 








 








 















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