
C’est avec enthousiasme , professionnalisme et surtout grand amour qu’une équipe d’experts de l’Association de Sauvegarde de la Médina de Tunis ASM, nous a présentés Samedi dernier à Dar Lasrem, les résultats de son enquête sur les industries créatives au sein de la Médina , menée durant la période mars-juin 2014.
«Souks et espaces de production en Médina, état des lieux » était l’intitulé de cette enquête qui s’inscrit dans le cadre de MEDNETA : Réseau culturel méditerranéen pour la promotion de la créativité dans les arts, l’artisanat et le design pour la régénération urbaine dans les centres historiques, cette initiative européenne vise à promouvoir le dialogue culturel et économique transfrontalier dans un esprit de partenariat, ainsi ce projet s’étale sur six sites pilotes : Médina de Tunis (Tunisie), Athènes (Grèce), Florence (Italie), Valence (Espagne), Beyrouth (Liban) et El-Khalil (Palestine).
Les résultats de cette enquête permettront l’élaboration d’une stratégie de développement de l’artisanat en Tunisie et des perspectives d’avenir qui s’offrent aux industries créatives en Médina, action qui a fait l’objet d’un séminaire de réflexion utilisant la technique d’analyse SWOT (forces, faiblesses, opportunités et menaces) avec la participation d’experts-chercheurs grecs, universitaires , experts et artisans tunisiens.
L’analyse préliminaire des données de l’enquête, a montré que la Médina de Tunis, marmite artistique est «un réservoir de savoir-faire artisanal», comme a indiqué Mme Leila Ben Gacem, membre de l’équipe de l’ASM. Quant à sa structure, l’espace offre un environnement propice à l’artisanat grâce à la présence des fournisseurs et des réseaux de distribution.
Des faiblesses organisationnelles restent à signaler «où l’ancien système des corporations avait été affecté par le contexte socio-économique», comme le montre la rétrospective historique axée sur le thème : «Historique des espaces de production et d’échanges dans la Médina de Tunis», présentée par Adnen El Ghali. M. Marouane Zbidi, chercheur à l’ASM, nous a révélé à son tour une inadéquation du système d’octroi de crédit ainsi que l’absence de technicités et d’innovation au niveau des produits et des procédures de production qui restent rudimentaires.
Pour ce qui est des menaces, M. Zbidi relève que l’enquête a attiré l’attention sur «la disparition ou le déclin de certains métiers à cause d’un système de formation dépassé, d’une politique fiscale inadaptée et un déficit d’image de l’artisanat».
L’artisanat en général et notamment au sein de la Médina reste un potentiel économique et culturel à promouvoir et à sauver afin de garder notre identité et créer une synergie entre hier et aujourd’hui.
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