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état de l’innovation dans le secteur du bâtiment en Tunisie
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le partenariat recherche et Industrie
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le rôle des programmes d’incitation au développement de l’innovation
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Expérimentations, retours d’expériences
Cet événement a réuni plusieurs experts issus de diverses disciplines : universitaires, ingénieurs, architectes et industriels. Parmi les questions soulevées : comment développer la culture de l’innovation dans le secteur du bâtiment ? Le rôle des acteurs dans l’innovation relative à ce secteur ? Les procédures et les réglementations sont-elles accessibles et efficientes ? Et comment renforcer le lien entre recherche, innovation et industrie ?
Force est de constater que l’innovation dans le bâtiment en Tunisie est très limitée, les acteurs dans le processus de conception et de production travaillent toujours de façon artisanale et n’ont pas le goût du risque et une volonté claire de faire changer les choses. A l’intersection de plusieurs disciplines, techniques, sociales de design et de communication, l’innovation nécessite une synergie de collaboration entre l’architecte, l’ingénieur et tous les acteurs du secteur de la construction.
Les différentes interventions des chercheurs, telle que celle présentée par Houda Saad de l’INSAT sur l’intégration de fibres lignocellulosiques ou de résidus agricoles ou agro-industriels dans l’élaboration des matériaux de structure composite pour le bâtiment, est aujourd’hui un domaine de recherche d’intérêt croissant et mériterai d’être transféré à l’étape industrielle.
Dans son intervention, Alia Yahia, chargeé du département Recherche et Innovation au CTMCCV, a rappelé que l’innovation dans le domaine du bâtiment est surtout dictée par les nouvelles exigences environnementales. L’impératif National d’économie d’énergie nous oblige de concevoir de nouveaux matériaux de construction économes en énergie tant au niveau de la production qu’au niveau de leur usage. Or pour innover, il faut disposer de fonds importants. L’état et particulièrement le Ministère de l’industrie a mis à la disposition des entreprises et des établissements de Recherche deux outils de financement de l’Innovation, il s’agit du Programme National de Recherche et d’Innovation (PNRI) et la Prime d’Investissement en Recherche et Développement (PIRD). Le CTMCCV utilise ces outils pour assurer le transfert de technologie du monde de la recherche vers le monde industriel afin de créer de la valeur économique par le développement de nouvelles activités au sein des entreprises existantes ou par la création de nouvelles entreprises et par conséquent la création d’emplois. Malgré l’existence du programme Mobidoc, Mme Yahia, déplore le manque de valorisation de la recherche en Tunisie et le manque de moyens attribués aux bureaux de transfert de technologies (BUTT) régionaux qui ont été mis en place, sans pour autant démarrer leursactivités.
Le bâtiment étant la filière de la transdisciplinarité par excellence, la difficulté de communication entre les nombreux acteurs appartenant à différentes sensibilités, parfois contradictoires et avec des intérêts divergents, est un frein au développement de solutions innovantes et de nouvelles façons de construire.
La table ronde organisée à la fin de séminaire a permis de cerner quelques pistes de recommandations opérationnelles pour favoriser l’innovation à savoir principalement : élaboration d’une stratégie ou vision tunisienne de l’innovation dans le secteur du bâtiment, développement d’une culture de l’innovation, simplification des procédures d’incitation et de la réglementation ainsi que le renforcement de la relation et la liaison entre recherche, innovation et marché.
Apporter, par l’innovation, des réponses concrètes aux défis de la construction, nécessiterai aussi la création d’un Conseil National du Bâtiment sous la présidence du Ministère de l’équipement et regroupant tous les organismes concernés par ce secteur et les différents intervenants (ordre des architectes, ordre des ingénieurs, chambre syndicale des promoteurs immobiliers, des entrepreneurs, BE, bureaux de contrôle, UTICA….). Ce conseil aura pour tâches de mettre en place des objectifs à moyen et long terme et de définir les moyens à mettre en place par les différents intervenants pour les atteindre. Ce conseil sera chargé également du suivi de la concrétisation des plans d’actions arrêtés en commun accord pour garantir leur réalisation.
La synthèse globale du séminaire sera publiée dans le prochain n° de la revue Archibat qui paraitra en juillet prochain.
Pour télécharger la liste des intervenants cliquez-ici
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