
«Cela dure depuis des mois, sans que l’on parvienne à comprendre réellement ce qui se passe à la sabkha : des travaux, des gravats relevés par-ici et déposés par-là, un tumulte qui laisse deviner une volonté de transformer la sabkha ou probablement exploiter une partie de ce lac aux effets gênants en un projet utile», suppose Sabrine, une jeune dame habitant la zone de Sijoumi. Une estimation vraie, à quelques différences près.
En effet, et depuis le mois d’avril qui a connu le lancement de la campagne de propreté dans le Grand-Tunis, le gouvernorat de Tunis s’est, simultanément, engagé dans un projet ambitieux et tant espéré de la part des habitants de Sijoumi et des quartiers riverains de la sabkha. Il s’agit d’apporter à ce «lac» pas comme les autres quelques touches infrastructurelles, au coût non moindre, pour le délester de son aspect anarchique et délaissé et conférer ainsi à la sabkha une pointe de confort que les habitants sauront vite l’apprécier.
Réconcilier le Tunisien avec son environnement et transformer ce dernier en facteur de confort et de bien-être émane d’une politique écologique nouvelle qui nécessite initiative et longue haleine. Muter la sabkha en un parc écologique constitue un projet qui commence à prendre allure par des pas lents mais sûrs, ce qui est visible grâce aux travaux déjà accomplis au niveau du segment allant de la cité Ibn Sina jusqu’au rond-point de la cité Helal.
4,2 kilomètres à couvrir : un premier pas
Selon les données fournies par M. Hamed Abid, gouverneur de Tunis, le budget initial alloué à ce projet se situait autour de 270 mille dinars. Une enveloppe destinée essentiellement pour la maintenance de la sabkha, l’acquisition d’une glissière à même de la contourner et, évidemment, à l’enlèvement des ordures dont les déchets solides qui jonchent la Sabkha et qui enfoncent davantage le clou d’une pollution envahissante dans cette zone.
«La sabkha de Sijoumi s’étale sur une dizaine de kilomètres. Or, après l’étude de faisabilité, nous avons constaté que l’enveloppe disponible ne suffit qu’à couvrir trois kilomètres. Nous avons, par conséquent, rallongé le montant de 100 mille dinars supplémentaires, ce qui permet de couvrir , en tout, 4,2 kilomètres», souligne M. Abid.
Ainsi, une première étape a été effectuée au niveau de la cité Ibn Sina et jusqu’à la cité Helal. Il s’agit de l’installation d’une glissière délimitant la Sabkha. Ce travail a nécessité la concordance des efforts de plusieurs institutions publiques, notamment le ministère de la Défense, la Direction régionale de l’équipement et le CRDA (Commissariat régional au développement agricole), qui ont mis à la disposition du gouvernorat de Tunis des équipements lourds, indispensables aux travaux.
Les travaux comportent, en outre, l’utilisation du terreau et l’implantation d’arbustes et ce, afin de préserver les plans d’eau et la spécificité de la sabkha. Le concours de la Direction générale des forêts ainsi que d’autres institutions et ONGs a été précieux.
Source : La Presse
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