
S’inscrivant dans les processus de métropolisation et de la fabrication de nouveaux territoires centraux et/ou périurbains, les grands projets d’urbanisme continuent à dessiner de nouvelles perspectives augurant un développement meilleur et inclusif à nos villes ! Qu’ils soient l’apanage d’investisseurs étrangers ou locaux, ces projets entamés essentiellement depuis la fin des années 2000, reflètent l’importance de l’intrusion des capitaux privés profitant des potentialités foncières publiques et maritimes des sites identifiés. Ils dénotent décidément de la manière par laquelle les politiques publiques peu « prospectivistes » agissent d’une manière désarticulée aux préconisations et aux orientations des documents de planification urbaine et territoriale.
Si certains projets (d’infrastructure, d’habitat ou dans les secteurs de l’industrie et du Tourisme) faisaient plus au moins preuve d’un vrai marquage territorial (pour ne citer que le Lac-nord, El Mourouj, l’aéroport Enfidah, le pont de Radès-La Goulette, et les différentes réalisations dans le secteur du Tourisme à savoir la station Hammamet Sud), d’autres à l’image de Taparura et Cap 3000 Bizerte, sont inachevés ou sont restés à l’état de conventions ou de dossiers à examiner, en interne, par ladite « commission supérieure des grand projets » instituée par décret en 2013 (le port financier- Raoued et le port en eaux profondes, Tunisia Economic City, Ville Thermal à El Hamma-Gabès, Qatar Diar à Tozuer, et tant d’autres projets parmi une cinquantaine à en débattre).
S’agit-il donc de projets générateurs de valeur ajoutée et d’emplois et/ou de projets « orphelins » sans référentiel normatif et culturel qui émergent, pêle-mêle, dans nos villes sans concourir réellement à leur développement ? Avec les nouveaux enjeux de la décentralisation et les nouvelles compétences à accorder aux pouvoirs locaux, comment l’avenir de nos villes semble-t-il se profiler ? Enfin, selon quelles logiques les nouvelles chaines de pouvoir et de contre-pouvoir (les CSC par exemple) pourraient engager un débat responsable et réaliste sur nos territoires locaux et comment mettront les nouvelles formes de partenariat au profit de la rentabilité de leurs projets urbains ?
Ainsi argumentée, cette table ronde tentera de prolonger la réflexion autour de la question des grands projets d’urbanisme à l’ère de la décentralisation et des tentatives d’assoir un régime urbain fidèle aux principes de la bonne gouvernance ou de ladite « OpenGov ».
Les propositions de communication à envoyer avant le 20 octobre 2015 à l’adresse suivante, peuvent toucher à tout type de projet urbain d’envergure qu’il soit technopolitain, touristique, résidentiel, sanitaire ou autres.
e-mail : hatemkahloun@gmail.com