
Entre 2006 et 2007, Leïla Ben Ali, l’épouse du dictateur tunisien déchu, avait fait déclasser deux terrains du site archéologique de Carthage – Sidi Bou Saïd, pourtant inscrit au patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco, en 1979, afin de lancer de lucratifs projets immobiliers (Les Résidences de Carthage) et de construire des villas.
La commission chargée des affaires d’abus de pouvoir, de détournement de biens et de corruption ne manquera pas de s’intéresser à cette affaire, mais le temps presse, certains travaux n’étant toujours pas suspendus. Par exemple, la construction d’un réservoir d’eau, destiné au palais présidentiel, sur les vestiges d’une basilique chrétienne du IVe siècle !
Par ailleurs, le parc du Belvédère, seul grand espace vert de la capitale, a lui aussi failli disparaître. Le 15 janvier, soit le lendemain de la fuite de Ben Ali, le conseil municipal devait se réunir pour approuver la cession dudit parc, en trois lots, à la famille de cette même Leïla Trabelsi, qui souhaitait y lancer des projets immobiliers sur une superficie avoisinant 110 ha. La réunion du conseil a été annulée in extremis… Créé en 1892, sur une colline surplombant Tunis, par l’architecte-paysagiste ¬Joseph de Laforcade, jardinier en chef de la ville de Paris, le parc du Belvédère compte plus de 50 000 espèces de végétaux et abrite des centres de loisirs, ainsi qu’un zoo.
Source : Jeune Afrique