
Suite à l’appel lancé par l’équipe d’Id déco, depuis le 21 janvier, plusieurs artistes tunisiens et même étrangers étaient au rendez-vous.
Qu’ils soient sculpteurs, céramistes, photographes, graffeur ou designers, ils se sont donnés à cœur joie pour symboliser la chute de l’Ancien Régime.
A titre d’exemple on peut citer Mohamed Hachicha qui s’inspire de l’ancien régime policier pour pointer du doigt l’accusé ZABA à travers son œuvre « Bitaqat Jalb » ou « Mandat d’Amener ». Dans son œuvre, il récupère une ancienne machine à écrire d’un poste de police brulé, dans laquelle il insère un mandat d’amener signé par le peuple tunisien le 14 janvier 2011.
Hela Lamine elle, trouve son inspiration dans le culte de la personnalité véhiculé par la propagande de Ben Ali, avec ses portraits vaniteux affichés partout dans le pays.
C’est ainsi qu’en récupérant d’anciens cadres dorés de l’ATFP, l’artiste sculpte le contour du déserteur au moyen de pain moisi, celui-ci pourrissant de plus en en plus, au fil de ses différents mandats jusqu’à son jour de fuite, jour de délivrance de la Tunisie, le 14 Janvier 2011.
Quant à Leila Bouricha elle récupère quelques bouts de tôles, de serrures rouillées par les incendies des villas Trabelsi, pour nous sculpter « Le Témoin » meurtri mais bien vivant, au regard vigilant sur l’avenir de notre révolution.
Placé au milieu de l’entrée, attisant ainsi la curiosité de Monsieur Tout le Monde passant par là par hasard, des écoliers et étudiants ou encore des artistes aiguisés en la matière, ce témoin aura vécu un moment de plus : le début de la démocratisation de l’art.
Ce vernissage profita effectivement d’une riche palette de public.
Ce n’est pas la « bâche d’or » qui nous dira le contraire. Mise à la disposition du public par les organisateurs de l’exposition pour remplacer le fameux livre d’or, elle fut un support d’expression libre dédié à tous les visiteurs soucieux d’exprimer tantôt leur amour pour la Tunisie, tantôt leur fierté ou parfois, tout simplement leur présence …
Une expo à ne pas rater, jusqu’au 27 mars à La Maison de la Culture Ibn Rachiq.