
Karim Al-Hussaini, connu sous le titre d’Aga Khan IV, s’est éteint le 4 février 2025, à Lisbonne à l’âge de 88 ans. 49ᵉ imam des ismaéliens nizârites et homme d’affaires philanthrope, il laisse derrière lui un héritage considérable, à la fois spirituel, philanthropique et architectural. Il avait investi une vaste partie de l’immense fortune familiale dans les pays les plus démunis.
Un engagement pour le développement et l’architecture
Dès son accession à l’imamat en 1957, il a placé le développement socio-économique et culturel au cœur de sa mission. À travers le Réseau Aga Khan de Développement (AKDN), il a soutenu d’importants projets en matière d’éducation, de santé, d’urbanisme et de préservation du patrimoine. Son action s’est notamment illustrée dans la restauration des médinas historiques, la création d’infrastructures résilientes et la promotion d’un urbanisme durable en Afrique, en Asie et au Moyen-Orient.

Le Prix Aga Khan d’Architecture : une reconnaissance mondiale

L’architecture occupait une place centrale dans sa vision du développement. Créé en 1977, le Prix Aga Khan d’Architecture est aujourd’hui l’une des distinctions les plus prestigieuses du domaine. Il récompense des projets innovants qui allient qualité architecturale, respect des contextes culturels et engagement social. Parmi les réalisations primées, on compte des institutions éducatives, des logements sociaux et des initiatives de régénération urbaine, illustrant sa volonté de réconcilier modernité et identité locale. La Tunisie figure parmi les pays ayant reçu cette distinction à plusieurs reprises, notamment pour des réalisations qui ont marqué le paysage architectural et patrimonial du pays.
Le Prix Aga Khan d’Architecture (AKAA) fait la lumière sur la tradition, l’innovation et l’excellence et encourage les professionnels contemporains à accorder plus d’attention aux besoins pressants de notre époque, à l’image des défis de l’urbanisation, des fractures au sein des sociétés diversifiées et des exigences d’une planète qui ne cesse de se réchauffer.
Au fil des années, la revue Archibat a suivi de près le Prix Aga Khan d’Architecture et a régulièrement mis en lumière les projets primés à travers ses articles et analyses. Dans ses pages, les lecteurs ont pu découvrir des études approfondies sur les lauréats, mettant en valeur leur impact sur l’architecture, l’urbanisme et la préservation du patrimoine.



Une vision durable et humaniste
Tout au long de sa vie, l’Aga Khan IV a promu un islam humaniste et ouvert, axé sur le dialogue interculturel et l’innovation sociale. Son influence sur l’architecture contemporaine dépasse le cadre religieux, mettant en lumière une conception du bâti comme vecteur de bien-être et de cohésion sociale.
Son fils, le prince Rahim, lui succède en tant qu’Aga Khan V, ouvrant un nouveau chapitre pour la communauté ismaélienne et la poursuite des initiatives engagées en faveur d’un urbanisme durable et inclusif.
