Formes, typologies et styles architecturaux ont longuement été les concepts prédominants de la pensée, la production et/ou la classification architecturale des dernières décennies. Pourtant – dans un contexte actuel de conditions globales de pénurie dû à la surchauffe de la planète, aux abus liés aux énergies fossiles et aux conflits géo-politico-sociaux qui en découlent – le discours traditionnellement formel de l’abondance est en train de céder de la place à un nouveau plus contextuel de la sobriété. Par conséquent, de nouveaux termes tel que le climat, l’énergie, les resources matérielles ou l’expérience corporelle font enfin leur entrée en scène dans le champ lexical global de l’architecture contemporaine.
Je fais partie d’une génération d’architectes qui a fabriqué ses outils, méthodes et productions architecturales dans un contexte plus tangible, pragmatique et matériel du sud et qui considère que les questions de la rareté, la limite ou la limitation peuvent être des catalyseurs d’une nouvelle forme d’abondance durable et sociale où l’architecture est moins gourmande en matériaux et en énergie, moins extractiviste et moins polluante. La méthode de production architecturale dans laquelle je crois, et avec laquelle j’exerce, s’enracine dans les pénuries auxquelles le monde est de plus en plus confronté afin d’en extraire ce qui est vraiment nécessaire, aussi bien à produire qu’à construire. Vivre, pratiquer et analyser l’espace à partir de cette position offre l’opportunité de comprendre que la dimension tangible de l’architecture, ou dite matérielle, doit prédominer sur celle des discours architecturaux non tangibles, ou dits idéalistes. De ce point de vu, chaque production spatiale devient le fruit d’un équilibre plus intéressant entre ce qu’on a et ce dont on a vraiment besoin. D’ailleurs, le bon sens du savoir faire ancestral du sud se base largement sur cette vision et a longuement offert des réponses clairement plus performantes, plus contextuelles et plus adaptées en solutions constructives que la majorité des productions dites contemporaines qui consomment l’électricité pour chauffer ou refroidir et qui, en retour, rejettent du CO2 dans l’atmosphère…
L’intégralité de l’article est disponible dans la revue Archibat n° 58, 07/2023. p. 62 – 65.
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