La Pavillon Brésilien a été annoncé comme le lauréat du prestigieux Lion d’Or de la 18ème Biennale d’Architecture de Venise pour la Meilleure Participation Nationale. L’exposition primée, “Terra” (Terre), a été organisée par les architectes Gabriela de Matos et Paulo Tavares. Le jury du prix a félicité le duo pour “une exposition de recherche et une intervention architecturale qui centrent les philosophies et imaginaires des populations indigènes et noires vers des modes de réparation”.
“Nous sommes très heureux d’avoir reçu cette opportunité, inspirés par Lesley Lokko [commissaire de la Biennale de cette année], de présenter le Brésil comme un territoire de la diaspora, avec de grandes contributions ancestrales des communautés Afro-Brésiliennes et Indigènes”, ont déclaré Matos et Tavares. “Nous croyons que ce sont ces technologies qui doivent faire partie des solutions pour créer un futur différent et plus égalitaire pour l’humanité et pour restaurer et protéger notre monde naturel”.
L’exposition “Terra” était divisée en deux parties distinctes, les galeries du pavillon moderniste étant recouvertes de terre, sur lesquelles se dressaient des piédestaux en pisé. Le premier segment, “Décoloniser le Canon”, célébrait le patrimoine, le design et le paysage des peuples indigènes marginalisés et déplacés au milieu du XXe siècle lors de la construction de Brasília, la capitale conçue par Oscar Niemeyer, tandis que le second, “Lieux d’Origine, Archéologies du Futur”, était centré autour de structures historiques et largement construites par les indigènes du Brésil.
DAAR (Decolonizing Architecture Art Residency), dirigé par les architectes Alessandro Petti et Sandi Hilal, a remporté le Lion d’Or du Meilleur Participant. L’agence basée à Beit Sahour, en Palestine, a présenté une façade de bâtiment déconstruite visant à étudier “la subversion de l’architecture coloniale fasciste et son héritage moderniste”.
La Biennale, intitulée “Le Laboratoire du Futur”, a rencontré un problème en amont de la cérémonie de remise des prix, lorsque le gouvernement italien a empêché trois commissaires ghanéens d’entrer dans le pays pour assister à l’événement. Les trois avaient été recrutés par Lokko, la première commissaire d’origine africaine à diriger la Biennale, et étaient en route pour travailler à Venise. Les autorités italiennes leur ont refusé les visas au motif qu’ils pourraient tenter de rester illégalement en Italie.