Basé à Stuttgart, le bureau a été fondé en 2001 par Martin Bez et Thorsten Kock. Ils doivent beaucoup leurs succès à des participations fructueuses à des concours.
Nous avons eu le plaisir de discuter avec Thorsten Kock, l’un des fondateurs, lors de son passage à Tunis. On vous fait part de notre échange.
Comment pourriez-vous vous présenter à la communauté Tunisienne pour bien vous connaître ?
Nous sommes environ 60 architectes. On fait principalement des concours depuis 22 ans et c’est notre activité principale. En effet ce concours de requalification de l’acropole de Byrsa est le deuxième qu’on a remporté à l’étranger. Le premier c’était il y a 12 ans en Autriche, notre voisin, qui nous est proche. Mais quant à la Tunisie c’est vraiment différent et riche. Et j’en suis vraiment ravi.
Une grande attention aux détails et aux matériaux caractérise votre travail. Parlez-nous du processus de conception et de réalisation au sein de votre agence.
Le début se fait par le biais d’une analyse de situation. On doit découler des données fournies pour le concours. C’est là où la bonne réflexion commence à se former. Une genèse de concept en résulte alors et les lignes directrices se dressent. C’est généralement un ensemble d’idées, que lorsqu’on les décortique, elles se caractérisent par la simplicité. Mais c’est par cette simplicité que la pertinence du processus de création est généré. Elles découlent d’une complexité de problèmes et de contraintes identifiés et mènent par conséquent vers des réponses qui portent la solution à ces enjeux. En d’autres termes, il s’agit bien d’un travail de va et vient qui se fait à plusieurs reprises entre les idées, les contraintes et les réponses pour pouvoir développer la meilleure solution.
Quels sont, selon vous, les défis à relever et les enjeux à traiter pour assurer une bonne architecture dans le contexte actuel ?
Je trouve qu’il est primordial de penser à notre environnement et à ce qui nous entoure, de découler de situations réelles, de répondre à un besoin et de se concentrer sur les différents aspects de l’architecture et ne pas se contenter de réaliser des prouesses techniques sans âmes. Notre monde actuel repose sur l’informatique et s’appuie sur les calculs et les mathématiques des choses. Cet esprit cartésien doit se nourrir néanmoins de l’atmosphère qui nous entoure, des sens et des perceptions. Et c’est là où le rôle d’architecte se met réellement en évidence. Il a une vision des choses et doit prendre des décisions pertinentes et adéquates qui rajoutent de la valeur et tracent un monde épanoui où on perçoit une architecture réfléchie. Nous avons une multitude de décisions qu’on peut générer. Mais chaque décision prise, doit découler d’une réflexion autour de ses répercussions et son impact sur le bien de l’humanité.
Propos recueillis par Emna EL BEY, architecte
Article paru dans Archibat n°58 – Juillet 2023