Présentez-vous svp ?
Je suis Mohamed Malek Ben Fadhel, j’ai 32 ans, je suis architecte pilote de chantier, enseignant aussi à l’UIK.
Pouvez-vous nous parler de votre cursus académique et professionnel ?
J’ai obtenu mon bac en 2007, j’ai fait un petit cursus en administration des affaires, j’ai eu une licence en Management et puis j’ai commencé des études en architecture et j’ai obtenu mon diplôme d’architecte en 2016 de l’UIK. J’ai commencé à travailler dans une boîte de pilotage de chantier pendant quelques années et puis j’ai ouvert ma propre société et maintenant je suis le gérant principal de la société. J’ai mes projets à moi et je m’épanouie énormément.
Pouvez-vous définir le rôle d’un architecte pilote de chantier ?
Le pilote de chantier ou plutôt le pilote du projet est une personne qui va concrétiser les projets ou réaliser les projets de ses confrères architectes concepteurs et c’est la personne qui va maintenir les règles de l’avancement du projet. Elle est censée aussi centraliser toutes les informations du projet, aussi elle doit défendre les intérêts du maître d’ouvrage qui est notre client.
A quel moment de votre cursus avez-vous décidé de suivre ce chemin ?
Il y a bien longtemps avant même l’obtention de mon bac, puisque je suis fils d’architecte, donc je connais un tout petit peu les missions de l’architecte. Et j’ai suivi quelques émissions sur les chaînes françaises de pilotage et de coordination des projets. Donc j’ai vu que c’est une opportunité en Tunisie d’exercer dans ce volet de la pratique architecturale tant caché. Et puis j’ai commencé à bâtir ma personne … mon côté professionnel petit à petit en faisant de l’administration des affaires pour connaître un tout petit peu la gestion des ressources humaines, la gestion des ressources matérielles etc. puisque j’ai aussi travaillé en tant que manager de plateau technique donc je sais comment gérer ces ressources-là. Et puis en faisant de l’architecture, c’était plus passionnant en intégrant à la fois le côté technique et le côté artistique.
Trouvez-vous qu’il faudrait avoir un côté plus technique (rationnel) qu’artistique (irrationnel) pour suivre ce chemin ?
Parfaitement, pour suivre ce chemin, l’architecte doit avoir un background énorme au niveau des techniques, il ne doit pas se renfermer sur lui-même, il doit être ouvert, il doit suivre les nouvelles technologies, il doit toujours être à jour côté technique, côté outils informatiques etc.
Quelles doivent être les qualités de ce profil d’architecte ?
L’architecte pilote du projet doit avoir une patience énorme, il doit être meneur d’hommes et non mené. Il doit avoir aussi la possibilité de gérer au mieux son projet, il doit être un visionnaire et anticiper les actions avant qu’elles n’arrivent.
La formation d’architecte est-elle suffisante pour développer cette technicité ou faudrait-t-il avoir une certaine expérience du terrain pour se lancer dans cette voie ?
Certes l’architecte a une formation pluridisciplinaire cependant, elle ne lui permet pas d’avoir les acquis nécessaires. Il est fortement conseillé d’avoir une expérience de terrain. L’architecte doit être curieux, il doit avoir un bagage tant technique que juridique etc.
Un mastère professionnel permettrait-t-il de développer les acquis techniques de la profession ?
Effectivement, un mastère professionnel pourra améliorer ou pointer les acquis de l’architecte, plutôt aiguiser les acquis de l’architecte vu qu’il va toucher à tout pendant ses six années du cursus universitaire. Toutefois, il doit avoir plus d’acquis techniques que juridiques parce que dans la vie professionnelle, il aura à assister le maître d’ouvrage techniquement et juridiquement.
Un mot pour nos futurs architectes ?
à chaque future consœur et futur confrère de l’UIK, je lui conseille premièrement d’être curieux. Ne vous limitez pas à ce qu’on vous donne à l’université, parce que certes les enseignants font de leur mieux pour enrichir vos connaissances et formation, mais on est tout le temps en train de vous baliser des pistes et on vous donne des gouttelettes d’un océan immense qui est l’architecture.
Article paru dans Archibat n°51 – Avril 2021