Présentez-vous svp ?
Je m’appelle Dorrine Nasri, je suis architecte, j’ai étudié à l’UIK. Je suis aussi peintre autodidacte.
Pouvez-vous nous parler de votre cursus académique et professionnel ?
J’ai étudié l’architecture à l’UIK, j’ai fait aussi de multiples stages dans différents organismes. J’ai intégré des structures culturelles comme le Goethe Institute. En ce moment, je suis en train de suivre une formation oratorios artistique. J’ai fait aussi des formations en management culturel, donc j’ai toujours lié l’architecture à l’art et ça m’a permis de comprendre la scène artistique tunisienne. Et petit à petit, je suis en train de faire mes pas dans les deux mondes en parallèle.
A quel moment de votre cursus avez-vous décidé de suivre cette voie artistique ?
J’ai commencé la peinture depuis mon plus jeune âge, bien avant l’architecture, puisque ma mère était aussi peintre. J’ai toujours essayé de faire comme elle et de prendre ses toiles et d’essayer de mélanger les couleurs. J’ai baigné depuis mon jeune âge dans cet univers-là.
En quoi ta formation d’architecte était favorable pour forger ta compétence et ta sensibilité ?
Ma formation en architecture a forgé ma sensibilité grâce au fait d’apprendre comment passer de l’étape embryonnaire, de l’étape d’idée, à l’étape d’exécution. Ces passages-là m’ont appris à structurer au mieux ma vie professionnelle et personnelle.
Comment se manifeste le regard, la perception et la touche de l’architecte dans vos toiles ? Trouvez-vous que c’est une plus-value ?
Bien évidemment, l’architecture est une plus-value pour le domaine artistique. Grâce à l’architecture, j’ai développé une compétence, par exemple la perspective. J’ai appris à voir mon environnement autrement et à voir surtout les ombres, la lumière autrement. Donc, ça m’a permis de peindre de manière plus performante.
Quelle est la place du profil de l’architecte peintre artiste dans le marché tunisien et international ?
Il est important de comprendre que le domaine artistique souffre vraiment en Tunisie, surtout dans cette période de confinement, et c’est atroce de voir fermer les espaces culturels et artistiques à cause du Covid. Donc, au lieu de me lamenter sur mon sort, j’ai essayé de trouver une solution et j’ai trouvé une alternative qui est une plateforme de vente en ligne d’œuvres d’art qui s’appelle ARCHIVART. J’ai rejoint l’équipe pour aider les artistes à vendre leurs toiles et à vivre de leur art.
Il est vraiment important de comprendre que quelle que soit ce que nous affrontons comme problèmes, il faut toujours trouver des alternatives et s’adapter, quelle que soit la situation.
Avez-vous participez à des expositions ? Comment pourrait-on voir vos œuvres ?
Durant mon parcours artistique, j’ai participé à une exposition collective à Paris et aussi j’ai fait ma première exposition personnelle individuelle l’année dernière dans une galerie à Tunis. Après, j’ai commencé vraiment à me focaliser sur ce que j’ai affronté comme problème, donc à trouver des solutions pour les artistes et non pas pour moi en tant qu’artiste.
Un mot pour nos futurs architectes ?
Pour mes chers futurs confrères et consœurs, quand vous allez terminer vos études, ne soyez pas trop choqué du monde professionnel, donc je vous conseille de vraiment prendre votre temps de faire beaucoup d’expérience et de travailler dans différents domaines pour pouvoir par la suite trouver votre voix, trouver votre propre voie parce que l’architecture, c’est un milieu, un domaine, très, très vaste.
Donc il faut se spécialiser, Il faut trouver votre propre fibre.
Article paru dans Archibat n°51 – Avril 2021