Dorra Ismaïl Dellagi Architecte, Maître de Conférences à l’ENAU Experte en Développement Durable et approche Bioclimatique Membre Fondateur du TGBC, Responsable équipe de recherche EaE Directrice 4C-ENAU
Votre préoccupation majeure en tant qu’architecte est la conciliation de deux domaines que l’on a tendance à séparer : la Recherche et le Projet. Comment travaillez-vous sur cette dé / re-connexion ?
En effet, cette opposition / connexion entre la recherche et le projet, ou les pratiques qui visent l’action, a connu, de par l’histoire, plusieurs compréhensions, voire interprétations, à mon sens, limitatives. Car même si notre discipline vise la concrétisation d’une « forme d’action », il y a nécessairement une pensée qui la sous-tend. Ce qui m’a toujours intéressé c’est comment se réalise l’interface entre cette pensée en substance et les formes d’expressions multiples.
Mon discours s’est toujours tenu dans cet entre-deux (interface) qui déplace le débat dichotomique ou dualiste vers un débat plus conscient de la complexité des liens (Deleuze parle du « devenir » donc du possible qui va prendre forme). Ce n’est pas un hasard si je travaille sur le concept de l’événementialité en architecture, depuis 1996. Une notion qui est passée par plusieurs paliers réflexifs et plusieurs maturités. Mais la leçon essentielle que je retiens de ce mécanisme de réflexion qui s’est enclenché avec cette notion dans la discipline, c’est que le processus de compréhension doit forcément être devancé d’un processus de nuanciation subtile et méthodique. Je m’explique.
Moment 1 : une connaissance à différents niveaux (rôle de la structure du point de vue esthétique + du point de vue de la mécanique) = rôle du dispositif « Stalactites / Muqarnas ». Moment 2 : l’étudiant(e) a trouvé par lui-même comment extrapoler une connaissance (+ séparer les niveaux de complexités) et la rendre opérationnelle dans sa situation de projet / conception.
Si vous prenez l’élément « muqarnas » et si je vous dis : que signifie pour vous l’élément muqarnas ? Dans 90 % des cas vous allez me dire c’est un élément esthétique qui a pris une forme d’expression significative et particulière durant l’ère arabo-musulmane. La réponse serait « conforme » à 90 % des ouvrages et de l’historiographie sur la façon de comprendre ces dispositifs architecturaux comme ayant essentiellement, une portée esthétique . Si je vous suggère d’observer cet élément sous un autre angle qui est celui de la « tectonique », c’est-à-dire que cette architectonique est un dispositif structurel, mécanique, camouflé derrière un artifice esthétique (comme un porte-à-faux, un demi-arc ou une trompe), je vais, de ce fait, vous installer dans une nouvelle posture et un nouveau regard porté sur ce dispositif à la fois historiographique et constructif (La notion de point de vue selon Deleuze et de Logos selon Héraclite). C’est cela le propre de la recherche: permettre que la compréhension et le savoir prennent un sens et donnent à voir autrement des faits ou des prérequis établis. Si l’on rajoute une couche, on donne une autre dimension au savoir :
c’est de voir à quoi il peut servir. Comme dans ce cas précis, la compréhension du muqarnas comme dispositif tectonique, permet de donner des outils à l’étudiant(e), à l’architecte, à l’enseignant(e), au chercheur(e), pour puiser dans l’histoire et en faire une extrapolation dans sa façon contemporaine de faire de l’architecture.
C’est à ce niveau que se situe ma réflexion : dans quelle mesure la recherche permet-elle d’éclairer et de repositionner la façon d’observer les phénomènes pour comprendre, mais aussi éventuellement, pour agir. Néanmoins, était-il possible d’observer à partir de ce point de vue, s’il n’y avait pas un background, un parcours qui a donné cette façon d’observer l’architecture du point de vue de la technique constructive ?
Il me semble que non. Car la façon de poser les problèmes, de s’inscrire dans un processus pour y répondre et pour comprendre, est intimement liée à notre positionnement. D’où l’importance pour un architecte, qu’il soit praticien(ne), enseignant(e) ou chercheur(e), d’être pleinement conscient de son positionnement. Sans cela, il manipule et fabrique, que ce soit avec du savoir, du projet ou du dispositif pédagogique, sans être conscient de comment il fabrique et dans quelle finalité il fabrique. Le positionnement est un prérequis indispensable pour acquérir une distanciation critique et un raisonnement réflexif sur ce que l’on fait, quel que soit notre profil.
Je vais passer à un autre exemple qui va expliquer cette interrelation / interface qui m’intéresse par-delà la dualité théorie / pratique.
Aujourd’hui, nous parlons beaucoup de smart city, d’architecture intelligente, d’éco-conception, d’Objectifs de Développement Durable (ODD) pour 2030, etc. Un amalgame d’acronymes qui, s’ils ne sont pas situés dans une réflexion globale et selon une connaissance avisée, vont nous mener vers l’utilisation obsolète de terminologies infinies. Or qu’est-ce qu’un habitat intelligent ? L’intelligence inclut-elle l’écologie, l’option bioclimatique dans son cycle de vie, l’utilisation des matériaux à bonne hygrothermie, etc., ou est-ce tout simplement un habitat conventionnel énergivore avec l’option domotique ? Dans ce même cas de figure, si l’architecte chercheur, praticien(ne) et enseignant(e) ne s’inscrit pas dans une posture interrogative et de compréhension de ce qu’est le Développement Durable (est-ce un gadget importé, un transfert, un métissage ou est-ce un incompressible dans toutes les civilisations et les modes d’établissements humains,…), il devient un simple consommateur. Nos constructions ancestrales et troglodytiques étaient « intelligentes » selon les besoins de l’époque ; ces acronymes ne sont que des expressions superficielles actualisées et de marketing qu’il faut toujours observer avec distanciation critique. Pourquoi la distanciation critique est-elle si importante ? Car elle permet à l’acteur de positionner son action dans une réflexion macro, soit dans ce cas de figure, questionner l’intelligence aujourd’hui : est-ce la construction d’habitats énergivores assistés par des mécanismes techniques et technologiques gourmands en énergie, ou alors adapter cette technologie avec des process bioclimatiques (passifs )
et des matériaux Bio-sourcés aux besoins esthétiques et d’usages contemporains ? Le projet OFFAR, présenté dans Archibat n°46, s’inscrit dans cette démarche qui recherche l’authentique contemporain.
L’un de vos plus fervents combats actuels porte sur la valorisation de la recherche et l’appui du profil de l’architecte-inventeur. Quels sont les moyens d’action que vous mettez en œuvre pour soutenir cette dynamique ?
En effet, les moyens d’action que j’essaie de mettre en place, sont à plusieurs niveaux. Dans ma pratique, je suis plus intéressée par l’expérimentation et la réflexion que la production en série. Chaque projet est pour moi une occasion pour tester / expérimenter quelque chose de nouveau. Par exemple, passer de la voûte d’arêtes sur croisée d’ogives avec les arcs en béton armé (projet VCO2 / 2012), vers la voûte nervurée à géométrie variable portée par des murs périphériques en BTC (projet OFFAR / 2019). Ces manipulations, m’ont permises d’aller vers une réflexion où l’architecte peut apporter une contribution aux systèmes constructifs et s’inscrire dans une réflexion macro : il dépasse le simple prestataire de formes en apportant des solutions en amont de la chaîne en fournissant l’artéfact avec lequel va se penser l’architecture de demain. En arrière-plan de tout cela, ce qui m’interpelle, c’est la question écologique (car je n’ai jamais été intéressée par l’approche stylistique, formaliste, ou thématique) que je puise dans ma recherche sur l’événementialité. Elle me permet de lire la référence et l’histoire par des points d’entrées qui lient des architectures différentes dans le temps et dans l’espace, par deux concepts : la tectonique et la bioclimatique (dans sa compréhension Régionaliste relevant du courant de pensée du « Régionalisme critique »). C’est un long travail que j’essaie de développer à travers les sujets de thèses de doctorat et en collaboration avec mes doctorant(e)s. Pourquoi la tectonique ?
Parce qu’elle permet de décortiquer l’architecture au-delà du style en s’intéressant au matériau, à la thermodynamique, à la mécanique des structures, au savoir-faire… une approche de l’espace par le système constructif. D’ailleurs, je dis souvent à mes étudiant(e)s que l’édifice est comme un corps humain, il respire, il transpire, il a besoin d’être protégé de la chaleur, du froid… Cette attitude essentialiste est ancrée en nous, chez nos ancêtres. Et ce qui m’intéresse, c’est comment lui redonner forme d’un point de vue contemporain. Cela se traduit donc par un enseignement qui n’essaie pas de se baser sur le résultat final ou sur des recettes qui se répètent, mais plutôt sur le processus d’apprentissage acquis par l’étudiant(e), en le poussant à l’autoréflexion (empowrment) et à inventer des dispositifs techniques innovants. Par exemple, Safa, Meriem, Amin, Anes, et bien d’autres… sont arrivés à réfléchir à un niveau de détail avancé et à inventer des systèmes comme une nouvelle technique de refroidissement à travers le mur, ou un poteau champignon jouant le rôle d’un radiateur, etc. Une fois que l’étudiant(e) comprend un mécanisme, par exemple celui de la ventilation ou de la mécanique des fluides… il devient capable de l’extrapoler et de l’utiliser dans son architecture et d’en faire une réflexion propre et aboutir à inventer un nouveau dispositif. Dans l’enseignement, par-delà la connaissance, il est important de développer, chez les étudiant(e)s, un sens et une faisabilité concrète à leur production comme un « copyright » : une part d’eux et de leur réflexion. Cela les valorise et leur permet de trouver une place dans un monde qui invente et innove sans cesse avec les exigences de l’environnement. J’ai une forte conviction que la transition écologique est là, inévitable et que nous ne pouvons plus produire des architectes qui ne font que construire, mais aussi et surtout des architectes capables de s’adapter et de penser leurs actions. Donc, il y a toujours un lien.
Dans la recherche également, j’essaie de m’inscrire dans des formations et des dynamiques qui développent cet aspect de valorisation de la recherche. Heureusement, en Tunisie, il y a des leviers, comme le VRR (valorisation des résultats de recherche au sein de la DGVR direction générale de la valorisation de la recherche du MESRS) ou des accélérateurs de projets (tels que Flat6Lab, Fondation BIAT, etc.), qui permettent de valoriser la recherche scientifique et de l’acheminer vers des résultats industriels, des startups, ou autres. Ces dynamiques, permettent, comme le 4C (structure de compétitivités au sein des Etablissements d’Enseignement Supérieur), de faire en sorte que l’étudiant(e)-enseignant(e)-architecte s’inscrive toujours dans une dynamique de réflexivité et se repositionne dans le marché, selon les nouveaux besoins et les nouvelles exigences en termes de qualité de l’enseignement. Aussi, en tant qu’évaluateur dans le cadre du programme national d’amélioration de la qualité de l’enseignement PAQ-DGSU et directeur de recherches doctorales et du 4C-ENAU, ce ces responsabilités sont en accord avec ma façon de me positionner là où je veux agir et pousser les étudiant(e)s là où je veux aller. De même, de mon côté j’oeuvre à la mise en place d’un système industriel innovant, j’incite les jeunes à ne pas avoir peur de s’inscrire dans cette logique qui n’est pas du tout utopique, mais une nécessité qui crée de la valeur ajoutée.
Dans l’enseignement, que ce soit de la 1ère année, 3ème année, 4ème année ou du doctorat, je tente d’initier les étudiant(e)s à inventer leurs propres dispositifs techniques ou spatiaux, voire des systèmes de réflexion. Dans le cadre du 4C-ENAU, le but c’est de former les architectes et les enseignant(e)s à élaborer des brevets d’inventions et les aider à y penser de sorte que leurs PFE et doctorats deviennent des recherches à valoriser par des brevets qui se traduisent par des startups ou une industrie d’un produit donné.
Depuis plus que 15 ans, dans Archibat et/ou dans certains de mes articles scientifiques ou textes de réformes (2003-2014), j’ai toujours parlé de cette nécessité de développer chez l’architecte cette posture créative et entrepreneuriale. Je suis heureuse que le Ministère ait mis en place cette structure d’interface dont j’avais déjà parlé auparavant, pour accompagner et développer progressivement cette attitude d’entreprendre, de se prendre en charge, de prendre l’initiative d’apporter quelque chose de nouveau chez l’architecte. C’est vrai qu’il faut beaucoup de moyens, comme par exemple au MIT ou à l’ETZH. Toutefois, il n’y a pas que la question financière. Lorsqu’on s’installe dans une posture donnée, il est possible d’avancer par petits leviers progressifs. C’est ce que j’essaie de faire au sein de l’ENAU.
Quelle sélection au sein de vos réalisations pourrait justement traduire cet aspect transdisciplinaire dans votre action / production ?
Pour moi la notion de projet ou de réalisation, je la prends au sens que lui donne Jean-Pierre Boutinet (Anthropologie du Projet), c’est-à-dire que cela peut être un livre, une réflexion, un brevet, un dispositif pédagogique, etc. Ce qui, par contre, donne du sens et une valeur de contenu à une production (au sens semio-linguistique du terme) c’est la posture professionnelle et réflexive que cette production révèle.
Donc, toujours dans la continuité de mes propos relatifs à la première question, pour moi, il n’y a pas de frontière entre la pratique et la réflexion sur la pratique. Ce sont deux niveaux qui s’enchevêtrent avec des déploiements et des opérativités différents.
Ce qui est important, par contre, c’est de voir dans quelle mesure le travail que l’on fait, a un niveau de maturité et de professionnalisme. Contrairement aux idées reçues, pour moi, un professionnel ce n’est pas celui qui ne fait que de l’agence et que du projet ; un pédagogue qui pense ses outils et ses dispositifs pédagogiques est un professionnel de la pédagogie.
De même qu’un chercheur avec un rayonnement, une identité qui l’habite et qu’il creuse jusqu’à la valorisation de sa recherche, est un professionnel de la recherche. Donc, le plus important dans ce que l’on fait, c’est le degré d’authenticité de notre travail, notre humilité et notre identité propre, tout cela au service d’une amélioration d’un déjà-là (au sens que donne Michel Serres au rôle essentiel de chaque être humain, s’augmenter les uns les autres).
Donc, le transdisciplinaire, au sens propre du terme trans, c’est-à-dire :
qu’est-ce qui traverse les niveaux de compréhension de la recherche, de la pratique et de l’enseignement pour un but global et transcendant ?
Pour moi, ce but doit avoir une approche humaniste, voire essentialiste, au sens où comment donner du sens à ce que l’on fait pour participer à améliorer le bon vivre ensemble.
Et surtout tenter de trouver son propre chemin sans essayer de ressembler à quiconque, ou de faire comme les autres… L’approche transdisciplinaire nous met dans une posture qui nous éloigne de l’anthropocentrisme et aide à la posture critique.
Mes deux ouvrages clefs, événementialité et incompressible, sont mes réalisations avec lesquelles j’ai pu défricher une manière propre de penser et de comprendre l’architecture et les figures historiques de l’architecture.
Pour incompressible, la question était comment cette compréhension au niveau de la recherche permet de mettre en place des dispositifs heuristiques et opérationnels pour transmettre une posture et non pas uniquement des connaissances aux étudiant(e)s.
Ensuite, il y a les projets réalisés. Celui qui a le plus marqué mon parcours, est un projet non pas emblématique, mais parce qu’il porte des moments de douleurs et d’hésitations, c’est VCO2. Comme son nom l’indique deux voûtes d’arêtes sur croisées d’ogives (2 voûtes de 7,60 m sous clé, 14 et 11 m de diamètre) aux berges du Lac de Tunis. Ce projet m’a permis, justement en tant que praticienne, de faire le pont avec l’histoire constructive et mesurer l’écart entre la réalité sociologique de la réceptivité du client tunisien, du degré de collaboration de l’entreprise tunisienne et de la main d’œuvre tunisienne, ainsi que des potentialités réduites du tissu industriel tunisien.
Ce projet m’a surtout permis de constater la réalité, quelque peu amère, d’une absence de culture constructive des techniques de constructions des ouvrages clavés, de la part des architectes et ingénieurs tunisiens, de par le manque de coopérativité de certains confrères, leurs réactions négatives voire anecdotiques où, à plusieurs reprises, certains d’entre eux remettent en question la possibilité de l’ouvrage à résister. Par exemple, des remarques telles que « la voûte croisée repose sur les murs, pourquoi est-elle espacée du mur ? » ou encore « Il faut obligatoirement une chape armée », ou « ça va tomber… », etc. Or, le fait que la voûte croisée repose sur ses angles, est une connaissance mécanique élémentaire. Et d’autres expériences qui ont suivi, comme OFFAR à Jerba-Midoun, nous ont fait comprendre ce décalage et la résistance / réticence de nos confrères et consœurs face à l’innovation et à la création.
La majorité des architectes et des ingénieurs ont « désappris » ces connaissances que nous devrions réactiver d’une manière contemporaine.
Donc, en effet, cette expérience est riche en émotions aussi, par le rejet que ce soit du client ou des riverains ou de certaines connaissances par rapport à la typologie du système adopté par cette architecture. Mais cela nous a aussi permis d’explorer les possibilités infinies de la voûte nervurée à géométrie variable. Ce qui nous mène vers l’aspect le plus intéressant de mon parcours, il me semble, c’est justement ce déclenchement de comment une expérimentation poussée, réfléchie qui passe par ces moments d’hésitations / essais / échecs / réussites… fini par aboutir vers une réflexion plus à l’échelle macro qui est un système constructif innovant (QAWS) actuellement en phase de prototypage et en transition vers l’industrialisation. Un processus qui n’est pas facile, il faut une accumulation, un travail acharné, assidu et douloureux, pour arriver à l’échelle de l’application industrielle.
C’est un parcours que je souhaiterais transmettre aux générations futures d’architectes tunisien(ne)s, car l’avenir est dans la valeur ajoutée en minimisant les moyens conventionnels énergivores et polluants utilisés aujourd’hui.
L’avenir est dans la transition non pas uniquement écologique mais surtout éco-innovation, objectif central de mes prochains engagements professionnels, pédagogiques et de recherche. Car il faut créer de la valeur ajoutée selon un process industriel lui-même respectueux de l’environnement. Mon combat est là aujourd’hui et j’essaie de participer à ce changement de valeurs pour une transition éco-innovation à partir des moyens qui sont à ma disposition (tel que le prône Yann Arthus Bertrand).
Trouvez-vous pertinent de s’interroger sur la catégorie ‘femmes-architectes’ » ?
Je pense qu’il est indispensable de ne pas centrer le débat sur l’opposition des genres, mais plutôt de le décaler vers le principe de l’équité qui donne un autre point de vue sur la question du genre. Donc, à partir du moment où notre point de départ est celui de l’équité absolue et
« indivisible », à ce moment-là, la question du genre s’estompe et c’est le besoin de donner à tout un chacun, femme, homme, enfant, adulte, ancien, race, milieu social, singularité de parcours, différence, etc… une représentativité équilibrée par-delà une opposition basée sur la dualité du genre.
1 – La doctorante Imen Jaziri travaille actuellement sur ce questionnement dans le cadre de sa thèse de Doctorat en architecture à l’ENAU sous ma direction.
2 – C’est une dimension sur laquelle je travaille depuis plus de 20 ans dans l’enseignement ; elle me permet d’expliquer aux étudiant(e)s des notions complexes en les faisant réfléchir par eux-mêmes par la reproduction d’un plan, un détail ou un texte présentant des caractéristiques similaires à la situation sur laquelle ils travaillent. Par exemple, pour la 1ère année fabriquer un détail de leur projet en maquette, en 3ème année (cours de détails) ou en 4ème année (atelier) reproduire un détail que je leur donne et ensuite dessiner leur propre détail en s’inspirant de ce dernier, et en 1ère année de doctorat leur donner un résumé d’une thèse traitant d’un sujet se rapprochant de leur problématique et leur demander de rédiger leur propre résumé par extrapolation.
3 – www.un.org/sustainabledevelopment/fr/objectifs-de-developpement-durable/
4 – La doctorante Nesrine Hammami est en cours de finalisation de sa thèse de Doctorat en architecture sur ce sujet, sous ma direction.
5 – Qui utilisent les principes physiques élémentaires sans avoir recours à la technologie avancée.
6 – Aujourd’hui, cette dénomination exclusivement francophone (arrêté du 19 décembre 2012) est utilisée pour les matériaux de construction essentiellement. Cela concerne les matériaux d’origine animale ou végétale. Plus largement, cette dénomination peut intégrer tous les matériaux de construction n’ayant subi aucune transformation énergivore après exploitation et extraction durables.
7 – La doctorante Nourchen Ben Fatma est en cours de finalisation de sa thèse Doctorat en architecture, sous ma direction. Elle travaille sur la disjonction entre pensée plastique et pensée structurelle en observant la situation pédagogique du séminaire de structure en 3ème année à l’ENAU. D’autres doctorants, également, abordent la notion sous un autre angle de vue et sur des corpus différents.
Article paru dans Archibat n°47 – Août 2019