Bichkek, République kirghize, le 2 septembre 2025 – Le Grand jury indépendant du 16e cycle du Prix Aga Khan d’Architecture (2023-2025) a désigné sept lauréats après avoir analysé les rapports d’examens sur site des projets présélectionnés annoncés en juin. Les lauréats explorent la capacité de l’architecture à servir de catalyseur de pluralisme, de résilience communautaire, de transformation sociale, de dialogue culturel et de conception adaptée au climat. Ils se partageront la dotation d’un million de dollars, l’une des plus importantes dans le domaine de l’architecture.
Les lauréats du Prix Aga Khan d’Architecture 2025 sont :
Bangladesh
- Khudi Bari, plusieurs zones d’implémentation, par Marina Tabassum Architects – une solution reproductible conçue en bambou et en acier à destination des communautés déplacées affectées par les changements climatiques et géographiques. Le jury a reconnu l’ancrage écologique profond du projet, qui contribue à la mise en lumière globale du bambou comme matériau de construction.
Chine
- Centre communautaire du village de West Wusutu, Hohhot, par Inner Mongolian Grand Architecture Design Co., Ltd. – un centre construit à partir de briques recyclées qui offre des espaces sociaux et culturels aux résidents et aux artistes, tout en répondant aux besoins culturels de la communauté multiethnique locale, notamment les musulmans Hui. Le jury a souligné que le projet crée un microcosme communautaire partagé et inclusif au sein d’un macrocosme humain rural.
Égypte
Réhabilitation du tissu urbain historique d’Esna par Takween Integrated Community Development – un projet qui a pour ambition de répondre aux enjeux du tourisme culturel au travers d’une combinaison d’aménagements physiques, d’initiatives socio-économiques et d’approches urbaines novatrices, transformant un site négligé en une ville historique prospère. Le jury a reconnu la manière dont le projet stimule un métabolisme urbain historique pour répondre au défi contemporain de l’amélioration des conditions humaines.
Iran
- Résidence Majara et réaménagement communautaire, île d’Hormuz, par ZAV Architects – un complexe coloré dont les dômes font écho aux sols riches en ocre de l’île arc-en-ciel, offrant des logements durables aux touristes qui visitent le paysage unique d’Hormuz. Le jury a décrit le projet comme un archipel dynamique de programmes variés qui ouvrent la voie à la construction progressive d’une économie touristique alternative.
- Jahad Metro Plaza, Téhéran, par KA Architecture Studio – une station de métro autrefois délabrée transformée en un nœud urbain dynamique pour les piétons. Le jury a souligné que l’utilisation de briques locales fabriquées à la main renforce le lien avec le riche patrimoine architectural iranien, tandis que leur matérialité chaude et subtile souligne la stature monumentale de la station dans le paysage urbain.
Pakistan
- Vision Pakistan, Islamabad, par DB Studios – un bâtiment de plusieurs étages aux façades colorées inspirées de l’artisanat pakistanais et arabe, qui abrite une organisation caritative visant à autonomiser les jeunes défavorisés par le biais de la formation Le jury a noté que le bâtiment dépasse la simple mise en œuvre d’un programme pédagogique d’un nouveau type ; baigné de lumière, il compose avec les volumes tout en affirmant une réelle économie de moyens.
Palestine
- Wonder Cabinet, Bethléem, par AAU Anastas – un espace d’exposition et de production polyvalent, à but non lucratif, construit avec l’aide d’artisans et d’entrepreneurs locaux, qui a pour ambition de devenir un centre clé pour l’artisanat, le design, l’innovation et l’apprentissage. Le jury a estimé que le bâtiment constitue un modèle pour une architecture de la connexion, ancrée dans les expressions contemporaines de l’identité nationale et affirmant l’importance de la production culturelle comme moyen de résistance.
La cérémonie de remise des prix de ce 16e cycle se tiendra le 15 septembre à la Philharmonie nationale kirghize Toktogul Satylganov, à Bichkek, en République kirghize. Le Prix Aga Khan d’Architecture ne récompense pas seulement des architectes, mais reconnaît aussi le mérite des municipalités, des bâtisseurs, des clients, des maîtres artisans et des ingénieurs qui ont joué un rôle important dans le projet.
Le Prix Aga Khan d’Architecture (AKAA)
« Inspirer les jeunes générations à construire dans le respect de l’environnement, avec savoir-faire et empathie, est l’un des principaux objectifs de ce Prix. Aujourd’hui, l’architecture doit répondre à la crise climatique, renforcer l’éducation et nourrir notre humanité commune. Par son intermédiaire, nous semons des graines d’optimisme, des actes discrets de résilience qui se transforment en espaces d’appartenance, où l’avenir peut prospérer dans la dignité et l’espoir. »
Son Altesse le prince Rahim Aga Khan V, président du Comité directeur de l’AKAA
Le Prix Aga Khan d’Architecture a été créé par feu Son Altesse le prince Karim Aga Khan IV en 1977 afin d’identifier et d’encourager des conceptions qui répondent correctement aux besoins et aux aspirations des sociétés du monde dans lesquelles les musulmans ont une présence significative. Le processus de sélection de l’AKAA s’appuie sur l’idée d’une architecture qui répond aux besoins physiques et socio-économiques des personnes, mais aussi qui stimule et répond à leurs attentes culturelles. Au cours des 16 cycles triennaux du Prix, 136 projets ont été récompensés et près de 10 000 bâtiments ont été documentés.
« L’architecture peut et doit être un moteur d’espoir, alors qu’elle façonne non seulement les espaces que nous habitons, mais aussi les futurs que nous imaginons. À une époque marquée par la crise climatique, l’inégalité des ressources et l’urbanisation effrénée, le Prix Aga Khan d’Architecture honore des projets qui unissent la société, la durabilité et le pluralisme pour favoriser un monde plus harmonieux et plus résilient », a déclaré Farrokh Derakhshani, directeur du Prix Aga Khan d’Architecture.
NOTES L’AKAA est un programme du Trust Aga Khan pour la culture (AKTC), une agence du Réseau Aga Khan de développement (AKDN). Fondé et dirigé, jusqu’à son décès, par feu Son Altesse le prince Karim Aga Khan IV, l’AKDN travaille dans 30 pays afin d’améliorer la qualité de vie et de développer les perspectives des populations de toutes confessions et origines. Ses agences supervisent plus de 1 000 programmes et institutions, dont certains sont en activité depuis plus d’un siècle. L’approche de développement du Réseau intègre des initiatives culturelles, sociales, économiques et environnementales. Ses différentes agences répondent à des missions dans de nombreux secteurs : éducation, santé, agriculture, sécurité alimentaire, microfinance, habitat humain, réponse aux situations de crise, réduction des risques de catastrophe, protection de l’environnement, art, musique, architecture, urbanisme, conservation d’édifices historiques et préservation du patrimoine culturel. L’AKDN emploie environ 96 000 personnes, dont la majeure partie se situe dans les pays en développement. Chaque année, il consacre environ 1 milliard de dollars aux activités de développement à but non lucratif.




















