Dorra Ismaïl Dellagi Architecte, Maître de Conférences à l’ENAU Experte en Développement Durable et approche Bioclimatique Membre Fondateur du TGBC, Responsable équipe de recherche EaE Directrice 4C-ENAU
Votre préoccupation majeure en tant qu’architecte est la conciliation de deux domaines que l’on a tendance à séparer : la Recherche et le Projet. Comment travaillez-vous sur cette dé / re-connexion ?
En effet, cette opposition / connexion entre la recherche et le projet, ou les pratiques qui visent l’action, a connu, de par l’histoire, plusieurs compréhensions, voire interprétations, à mon sens, limitatives. Car même si notre discipline vise la concrétisation d’une « forme d’action », il y a nécessairement une pensée qui la sous-tend. Ce qui m’a toujours intéressé c’est comment se réalise l’interface entre cette pensée en substance et les formes d’expressions multiples.
Mon discours s’est toujours tenu dans cet entre-deux (interface) qui déplace le débat dichotomique ou dualiste vers un débat plus conscient de la complexité des liens (Deleuze parle du « devenir » donc du possible qui va prendre forme). Ce n’est pas un hasard si je travaille sur le concept de l’événementialité en architecture, depuis 1996. Une notion qui est passée par plusieurs paliers réflexifs et plusieurs maturités. Mais la leçon essentielle que je retiens de ce mécanisme de réflexion qui s’est enclenché avec cette notion dans la discipline, c’est que le processus de compréhension doit forcément être devancé d’un processus de nuanciation subtile et méthodique. Je m’explique.
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