Architecte diplômée de l’ITAAUT en 1990, experte en Audit énergétique sur plan et dans le domaine de l’énergétique du bâtiment. Son domaine de prédilection réside dans les projets de bâtiments civils : essentiellement des centres de formation, avec plusieurs projets de réhabilitation, rénovation, consolidation de bâtiments existants ainsi que des projets relatifs aux domaines de l’éducation et de l’enseignement supérieur. Ibtissem Ben Cheich est aussi enseignante depuis 1993.
La dominante «Concours »
L’expérience d’Ibtissem Ben Cheikh est importante dans le monde des concours d’autant plus qu’elle assure souvent la mission de suivi et de pilotage. «Je réserve une grande partie de mon temps pour les concours », affirme-t-elle, « j’ai toujours un concours sur la planche car c’est un moment privilégié voué à la créativité et à la réflexion ». Cela implique un rythme de travail particulier, intense. Ses enfants ont d’ailleurs baigné dans l’ambiance charrette. Deux de ses enfants sont nés pendant ses études d’architecture à l’ITAAUT. Son premier enfant est né pendant ses études, le second a grandi au bureau et est devenu architecte à son tour.
L’attitude sous-tend la réussite
A la fois architecte et enseignante, Ibtissem Ben Cheikh s’inspire beaucoup de l’énergie des étudiants. Considérant l’enseignement comme une continuité de son exercice en tant qu’architecte dans le secteur privé, elle s’attache à enseigner aussi ce qui relève de l’attitude.
Ibtissem Ben Cheikh insiste sur la valeur Travail sur le fond – indispensable – de patience et sur l’importance de l’attitude adoptée dans son rapport avec les autres car « l’univers de l’architecte naît du travail d’équipe». Ce qu’il y a de plus important à préserver est le respect dans ses relations avec ses collègues et les ingénieurs avec lesquels la collaboration est très étroite. Bien entendu, avec les clients aussi… Le milieu est dur et « on apprend à encaisser ». L’endurance est nécessaire.
En tant que femme architecte
Le secret de la réussite réside selon elle, dans le haut degré d’exigence avec soi-même. Discipline, rigueur, ponctualité… Ibtissem Ben Cheikh s’amuse même à se décrire comme « militaire », avec la tenue de travail qui va avec. Elle parle de « tenue de combat ».
L’architecte admet qu’elle se défait de son côté « féminin » sur chantier, et que c’est avec l’âge que l’on se réconcilie avec ce dernier et qu’on ose faire avec.
« Être femme et architecte amène souvent à faire face à certains préjugés, qu’il est possible de dépasser certes, mais qui ont la peau dure. L’un de ces préjugés concerne la tendance à associer l’avis de l’architecte femme à ce qui relève de l’esthétique, de penser qu’elle est d’abord là pour choisir des couleurs et des matériaux, plus que pour donner un avis technique, surtout quand elle n’a pas la mission de pilotage. »
Face à cela, Ibtissem Ben Cheikh s’empresse à chaque occasion, de faire un « rappel à l’ordre » ; afin que l’on ne perde pas de vue les vraies missions qui incombent à tout architecte. Que l’on soit homme ou femme importe peu, les responsabilités sont les mêmes, et très souvent aujourd’hui, selon Ibtissem Ben Cheikh, les gens de la profession, y compris les jeunes architectes, ont tendance à oublier ou du moins à minimiser.
L’aspiration d’Ibtissem Ben Cheikh est d’abord la reconnaissance de sa signature d’architecte. « Que l’on puisse reconnaître ses projets, son coup de crayon sans avoir lu le nom, serait un grand honneur pour l’architecte que je suis passionnément depuis presque trente ans ».
Projet : Centre de vie à la Zone Industrielle Mghira III – Année : 2014
Maître d’ouvrage : La SOPIVEL (Société de Promotion Immobilière pour la Vente et la Location)
Ce Centre de Vie est destiné à accueillir des services et des commerces de proximité tout en visant l’animation de la zone.
Le centre couvre une superficie de 6200 m2. Le projet a été publié dans Archibat n°37 (p. 80 – 82)
Projet : Institut Supérieur des Arts et Métiers (ISAM) de Gafsa – Année : 2018
Maître d’ouvrage : Le Ministère de l’enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique
L’Institut des Arts et Métiers se déploie telle une Médina d’un point de vue morphologique : succession de places et de placettes, enfilade d’espaces du plus grand au plus petit, enchaînement de séquences et accentuation des perspectives.
Projet : Village des langues à Réjiche, Mahdia – Année : 2017
Maître d’ouvrage : Le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique
De l’extérieur, le village des langues de Mahdia est traité massivement comme une forteresse en pierre, dotée de quelques percées rappelant les remparts de Mahdia et sa « Skifa Kahla ».
A l’intérieur, la promenade se fait à travers des rues, des ruelles et des allées piétonnes rappelant celles existantes, dans le village authentique, le tout s’ouvrant le plus possible sur son environnement et bénéficiant d’échappées visuelles sur la Méditerranée.
Projet de logements à Raoued – Sopivel – Année : 2018
Maître d’ouvrage : SOPIVEL Filiale de la BH
C’est un ensemble résidentiel et commercial qui se distingue par l’adoption d’une démarche écologique et d’une approche environnementale, permettant d’assurer une performance énergétique du bâtiment. Toutes les dispositions adoptées sont d’ordre conceptuel, ne générant pas de surcoût important dans le projet.
Article paru dans Archibat n°47 – Août 2019