La démolition de l’Hôtel du Lac de Tunis a commencé, en toute discrétion, provoquant une onde de choc dans les milieux architecturaux, culturels et citoyens. Ce bâtiment emblématique, signé par l’architecte italien Raffaele Contigiani et inauguré en 1973, incarnait l’élan moderniste de la Tunisie postindépendance, avec une silhouette aussi audacieuse que visionnaire.
Son architecture en pyramide inversée, sa structure en béton brut et ses lignes puissantes ont longtemps fasciné les amateurs d’architecture du monde entier. Aujourd’hui, ces lignes sont en train de s’effacer sous les coups de pelleteuses.
Une mobilisation spontanée, citoyenne
Alors que le chantier avance, une voix collective s’élève. Plusieurs acteurs du monde de l’architecture, du patrimoine et de la culture se sont exprimés sur les réseaux sociaux, dénonçant la destruction en cours.
Salma Gharbi – architecte et enseignante : « L’Hôtel du Lac est bien plus qu’un bâtiment à démolir. C’est une page de notre histoire moderne. C’est une vision, une esthétique, un repère. Sa disparition est un acte de vandalisme urbain. »
Zoubeir Mouhli – architecte, spécialiste du patrimoine. A partagé des clichés récents du chantier de démolition, alertant sur l’effacement d’un repère architectural majeur et appelant à un sursaut de conscience patrimoniale.
Ferdaws Belkadhi – architecte et universitaire : « À quel moment avons-nous décidé que l’Hôtel du Lac n’avait plus de valeur ? Ce n’est pas seulement un bâtiment qu’on détruit, c’est une culture architecturale, une mémoire, une part de ce que nous aurions pu transmettre. »
Silence institutionnel, perte collective
Ce qui choque autant que la démolition en elle-même, c’est le silence des institutions. Aucune déclaration publique, aucune annonce officielle. Et pourtant, c’est l’un des édifices les plus iconiques du paysage urbain de Tunis qui s’effondre.
Et vous ? Que signifie pour vous l’Hôtel du Lac ?
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